Un château féodal du XIIIe siècle
Forteresse de plaine élevée sur une légère éminence entourée de douves, il occupe une terrasse quadrangulaire dont les angles sont occupés par quatre tours (au nord deux hautes tours rondes à mâchicoulis et toiture en poivrière, et au sud, deux tours de même allure mais plus basses) enserrant au nord un logis de plan rectangulaire avec deux petites ailes en retour à ses extrémités.
La cour d’honneur est accessible au sud par un pont dormant, enjambant le fossé entourant l’ensemble, close par un portail en ferronnerie s’élevant entre deux piliers à bossages en pierre. Le reste des murailles qui fermaient la cour a été arasé et présente, depuis les travaux de la seconde moitié du XIXème, un parapet crénelé d’esprit néogothique.
Le château remonte donc au Moyen-Age. Forteresse de plaine élevée sur une légère éminence, l’origine des constructions remonte certainement au XIIIème siècle, à la création de la seigneurie, où fut mise en défense la motte. Le plan en quadrilatère régulier flanqué d’une tour à chaque angle date peut-être de cette époque, mais les constructions visibles actuellement semblent globalement avoir été élevées au début du XVème siècle, et devaient être achevées en 1434 lors de la visite de la duchesse de Bourgogne. Les quatre tours à
mâchicoulis sont pratiquement demeurées intactes depuis lors dans leur apparence extérieure, ainsi que la tourelle d’escalier en vis à l’angle sud-est du logis.
Remanié au cours des siècles
Malgré d’importants remaniements extérieurs, l’aile est conserve ses dispositions de la fin du Moyen-Age, avec en particulier une belle salle voûtée d’ogives au rez-de-chaussée, à usage de cuisine depuis le XVIIIème siècle, mais qui pourrait avoir été à l’origine une chapelle.
Si l’on en juge par la vue cavalière du XVIIème siècle conservée dans les archives du château, le logis médiéval principal était déjà localisé au fond de la cour, ce qui explique la plus grande hauteur des deux tours nord, tandis que l’accès principal se faisait au sud par un châtelet d’entrée indépendant pourvu d’une porte charretière flanquée d’une porte piétonne ; sa trace correspond certainement au décrochement de la terrasse au droit du pont dormant actuel, qui a dû remplacer un pont-levis. Une tour porche désaxée constitue l’entrée de la basse-cour, close de murs et bordée de deux ailes dissymétriques à l’est et à l’ouest.
Dès la fin du XVIIème siècle, en tous cas avant 1685, d’importants travaux sont conduits pour métamorphoser la forteresse en château de plaisance, à l’initiative de ses nouveaux propriétaires, Antoine Arviset puis Jean Jehannin, qui appartiennent à la noblesse de robe enrichie par des charges lucratives.
L’avant-cour est régularisée, avec un portail dans l’axe de celui du château, et l’aile des communs que nous connaissons est édifiée à l’ouest, tandis qu’un potager aux allées en croix, clos de murs, est ménagé en léger contrebas à l’est. Il semble que d’importants travaux de terrassement aient été conduits pour mettre l’avant-cour au niveau de la plateforme du château, désormais accessible par un pont dormant. Le châtelet disparait, tout comme les courtines, et le logis adopte le galant symétrique actuel.
Les travaux sont poursuivis à partir du début du XVIIIème siècle par la famille de la Rodde, et la belle grille en fer forgé qui clôt le portail de la cour porte au fronton ses armes : « d’azur à une roue d’or, au chef d’argent, chargé de trois chevrons de gueule, posés en fasce».